Peuple légendaire de grande taille, artistes, dotés de forces prodigieuses et premiers occupants du bassin du lac Tchad, telles sont les perceptions générales que les populations locales et les spécialistes ont des Sao. Au-delà de la légende, tous les travaux scientifiques réalisés sur les Sao confirment que cet ancien peuple connu aussi comme civilisation de l’argile, aujourd’hui disparu et ayant occupé le bassin du Lac Tchad était de grande taille. En réalité, le mot Sao désigne une multitude de populations assez disparate mais partageant en commun leur espace vital (les abords du lac Tchad), leur culture, leur physionomie, leur goût de l’art mais aussi et surtout, la légende.
> Les Sao en fait, sont un ancien peuple de noirs, premiers à avoir bâti une authentique civilisation dans le bassin du lac Tchad qui couvre aujourd’hui le nord du Cameroun, le nord est du Nigeria et le sud est du Tchad. Ce fut un peuple dont la civilisation a suscité un grand intérêt scientifique […] … D’après les sources archéologiques, ils viendraient de la Vallée du Nil.>
— Dans l’antiquité, les rapports ou relations entre Sao et l’Égypte pharaonique ont été signalés par Cheihk Anta Diop dans ses travaux.1 (Diop Cheihk Anta, Introduction à l’étude des migrations en Afrique centrale et occidentale. Identification du berceau nilotique du peuple sénégalais, Bull. d’IFAN, ser. B, t. XXXV, n°4, Dakar, 1973, pp. 769-792, et "Ethnonymes et toponymes africains", Études et Documents n°6 pour Histoire Générale de l’Afrique, Paris, Unesco, 1984).>
— Certaines sources les font venir d’Égypte où ils occupaient les fonctions de prêtres sorciers.>
— Les Sao intéressent les occidentaux à travers Barth Voyages et découvertes dans l’Afrique septentrionale et centrale de 1849 à1855, traduction ITHIER, Paris, 1861, tome 2, p.124)>
— Marcel Griaule dans son livre Les Sao légendaires qui recense les différentes histoires, contes et légendes racontées dans le bassin à propos de Sao.>
— Ethnologue, Lebeuf se transformera en archéologue et historien et consacrera toute sa vie de chercheur aux Sao. Grâce à ses travaux (fouilles et écrits) mais aussi, ceux des ses camarades (Annie Lebeuf et Françoise Claustre), on a pu retrouver les preuves matérielles qui ont permis de reconstituer l’histoire matérielle et scientifique de ce peuple.>